LE MYTHE DE L’INDIVIDU
Miguel Benasayag, Edition La Découverte, 1998

Cet essai montre bien à quel point la question du « Combat pour l’Individu », combat cher à Palante, reste toujours d’actualité.
Le livre de Miguel Benasayag est un parfait exemple de malhonnêteté intellectuelle. Encore un penseur en manque d’idées qui croit que l’éclat d’un jargon pseudo-scientifique peut remplacer une méthodologie raisonnée ! Bien-sûr, l’auteur est fier de nous montrer qu’il a lu Heidegger (même s’il ne semble pas avoir compris que l’obscurité d’Heidegger était proportionnelle à la complexité de ses raisonnements, et qu’elle ne servait pas, comme ici, à masquer le vide de la pensée).
Le postulat de base de Miguel Benasayag est simple : l’Individu est mauvais, dangereux, à combattre (pas l'homme, hein, mais bien l'individu... Vous saisissez bien la nuance, n'est-ce pas ? Vous avez de la chance alors, parce que moi, je ne la saisis pas !) Pourquoi ce postulat ? On n’en sait trop rien, cela semble aller tellement de soi pour lui. Posant le problème à l’envers, partant du principe que rien de bien ne peut provenir de l’individu, il s’attache à  « démontrer » que celui-ci est égoïste, se croit seul au monde, ne respecte rien ni personne. Sa devise serait « Avant moi le flou, après moi le déluge »... Définition bien caricaturale. La logique prête à sourire. Imaginons quelqu’un qui serait persuadé que la voiture est une machine à tuer et qui ne définirait ce type de véhicule que dans cette optique là : « engin motorisé, exacerbant la violence de ses usagers et entrainant très souvent la mort de ces derniers ».
En fait, Miguel Benasayag a réussi ce tour de force de parler de l’individualisme sans faire appel à aucune référence d’auteurs reconnus pour avoir réfléchi sur la question : Palante, bien-sûr, mais aussi Stirner, Nietzsche, Ryner, etc. Tiens, essayez d’imaginer, juste pour voir, un auteur qui parlerait du communisme sans parler de Marx ou de la bande dessinée Belge sans parler de Tintin !
Dommage car une véritable réflexion sur l’individualisme reste à écrire. Une réflexion qui ne consisterait pas, comme dans ce livre, à en rajouter une couche dans la condamnation facile et niaise de l’individu.
Bref, lecture inutile sauf pour ceux qui aurait envie de s’énerver un peu !
Stéphane Beau
Site Georges Palante, 2004

4 commentaires:

  1. Je n'aime pas les lectures qui énervent donc je vais éviter ce bouquin.
    La lecture est pour moi un plaisir, alors j'évite tous les ouvrages susceptibles de me contrarier...

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  2. Bonjour,

    Ce compte rendu (qui était plus une note de lecture d'ailleurs), date un peu. J'ai un peu hésité à la reprendre ici, car il avait été posté à l'origine sur le site Georges palante dans la catégorie "note de lectures sur l'individualisme". Ce qui explique la sévérité du ton...

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  3. "Le livre de Miguel Benasayag est un parfait exemple de malhonnêteté intellectuelle. " Comme véritable exemple de malhonnêteté intellectuelle, cette note de lecture me semble largement préférable : Benasayag est un âne puisqu'il ne brait pas comme moi! [Pas de trait d'union à " bien sûr"!]

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