ŒUVRES PHILOSOPHIQUES

Georges Palante, préface de Michel Onfray, Editions Coda, 2004

COMBAT POUR L’INDIVIDU

Georges Palante, préface de Michel Onfray, Folle Avoine. 1989, réédition 2004


Annoncées depuis près de quatre ans et repoussées un nombre incalculable de fois, les Œuvres philosophiques de Georges Palante sont enfin disponildes. Nombreux sont ceux à qui le nom de Palante n’évoque rien. Né en 1862 à Blangy (aujourd’hui Saint-Laurent-Blangy dans le Pas-de-Calais), il devient professeur de philosophie en 1885. Après une longue errance liée aux aléas des mutations professorales, il s’installe à Saint-Brieuc. C’est dans une petite localité voisine, à Hillion, où il possède une petite maison de vacances, qu’il se suicide en août 1925.
Parallèlement à sa carrière d’enseignant, Palante construit son œuvre philosophique. Au fil de ses livres et de ses articles, il ne cesse de se reposer toujours les mêmes questions : Comment redonner à l’Individu ses lettres de noblesse ? Comment peut-on vivre pleinement son existence individuelle dans un monde où tout est organisé pour niveler toutes les particularités ? Les titres de ses ouvrages parlent d’eux-mêmes : Combat pour l’Individu, la Sensibilité individualiste, les Antinomies entre l’Individu et la société, Pessimisme et individualisme...
Malgré son apparente simplicité, Palante est un penseur beaucoup plus complexe que l’on ne le croit trop souvent. Curieux de tout, son œuvre est émaillée de références littéraires et philosophiques. Quelques noms reviennent bien sûr plus souvent que les autres sous sa plume, ceux des auteurs qu’il aime : Nietzsche, Jules de Gaultier, Ernest Seillière, Félix Le Dantec, Théodule Ribot, Amiel, Alfred de Vigny, Stendhal, Anatole France, Ibsen ou Dickens, et ceux qui subissent ses foudres: Emile Durkheim, Bergson, Bouglé, etc.
Philosophe discret et peu enclin aux concessions, il a toujours su s’attacher l’affection d’une poignée de lecteurs fidèles. Parmi ceux-ci, Yannick Pelletier, spécialiste de Louis Guilloux, qui, en 1987, fait paraître L’individu en détresse, Ed. Folle Avoine, anthologie d’extraits des écrits du penseur briochin. Deux ans plus tard, c’est Michel Onfray qui reprend le flambeau et propose au public son Georges Palante, essai sur un nietzschéen de gauche, Ed. Folle Avoine ; réédité en 2001 chez Grasset.

Les Œuvres philosophiques qui paraissent aujourd’hui, précédées d’une longue préface de Michel Onfray, présentent l’immense mérite de rassembler en un seul volume la quasi-totalité des livres et articles de Georges Palante. On y retrouve entre autres son Précis de Sociologie, jamais réédité en français depuis 1921, ainsi que plusieurs articles parus en revues et non repris en volume (« Nostalgie et futurisme », « Sur quelles valeurs s’appuyer pour fonder une sociologie », « La lenteur psychique », etc.).
Signalons que les Editions Folle Avoine qui continuent à proposer plusieurs ouvrages de Palante (les Antinomies entre l’Individu et la Société, Pessimisme et Individualisme, la sensibilité individualiste) viennent de rééditer le Combat pour l’Individu. Là encore, l’ouvrage est agrémenté d’une préface et de notes de Michel Onfray.
Stéphane Beau
Revue philosophique de la France et de l’étranger n°1155, juillet 2005

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